Immédiatement, je songe à cet autre verset de l’évangile de saint Jean, une parole prononcée par Jean le Baptiseur : « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » (Jn 1, 26)

Quelle est cette Présence douce et forte, que le Souffle révèle mais qui ne cesse d’échapper à toute tentative d’arraisonnement ?

Puissance du Nom, celui que Dieu confie à Moïse au cœur d’un buisson, ardent : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. » (Ex 3, 14). L'ancienne version grecque de ce verset, réalisée par des juifs vers le IIIᵉ siècle avant Jésus-Christ, traduit : « Je suis l'Étant ». 

Chaque rencontre, vécue dans l’élan de la Visitation, fait de nous les hôtes du cœur incandescent de Dieu, un « Buisson qui ne se consume pas ». (Ex 3, 2)

« N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » (Ex 3, 5) Oui, se tenir au seuil de l’Autre/autre requiert un respect sans mesure. « Ô Toi, l’au-delà de tout » chantait Grégoire de Naziance. Dans le face à face de la prière comme dans la plus simple rencontre, ôter mes sandales, quitter mes certitudes. Juste écouter la pulsation de Dieu, une voix de « fin silence ».

Sœur Bénédicte +