Noël c’est ce risque fou pris par Dieu de prendre chair parmi nous.

Ce risque pris de se faire tout petit, innocent sans défense livré à notre humanité blessée de souffrances, de guerres, de famines, de révoltes, d’injustices, d’inquiétudes.

C’est oser risquer la confiance, lui en nous, nous en lui qui vient nous révéler notre dimension divine là, au cœur de ce qui est le plus simple, le plus humble : un nouveau-né, nu, livré au monde.

Noël c’est accepter cette déchirure d’une naissance, accepter de se laisser ouvrir en deux pour laisser passer la vie qui nous enfante, accepter d’être la demeure de ce Tout Autre en notre cœur, qui nous dépasse infiniment. C’est accepter de se laisser déplacer par cette mise au monde, de se laisser conduire loin des ors du pouvoir et de la vaine gloire, d’être mis sur la paille du dénuement, confronté à notre immense pauvreté face à l’éclat de la lumière qui nous habite.

Noël c’est accueillir cette pépite encore dans sa gangue de boue et se réjouir sans savoir jusqu’où.

C’est retrouver l’absolu commencement de la vie, son saisissement d’apocalypse quand elle paraît.

A chaque cri de délivrance quelque part entre la joie et la douleur Celui qui est, qui était et qui vient repose en paix dans nos bras étonnés.

Annick Combier