Cette affirmation de Paul concerne au premier chef le peuple d’Israël dont il confirme le salut, malgré son ignorance du Christ. Les juifs, ses frères de races, demeurent les « bien-aimés de Dieu », non au regard de leurs mérites mais à cause de l’Alliance que Dieu a scellée avec leurs pères dans la foi.
Chacun de nous peut faire sienne l’attestation de l’apôtre. Dieu se donne et invite ses créatures à partager sa Vie gracieusement. Son initiative est première, fondatrice. Un appel irrévocable déjà exalté par le psalmiste : « L'amour du Seigneur, sans fin je le chante ; ta fidélité, je l'annonce d'âge en âge. Je le dis : C'est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux. » (Ps 88, 2 et 3). Introduit dans le kaléidoscope des traductions, le mot « amour » s’enrichit, se nuance : bonté, grâce, miséricorde, chérissements… une déflagration de tendresse !
Je lève les yeux vers le ciel, il fait nuit. Dans un total silence, les étoiles prêtent allégeance à leur Suzerain, elles « brillent avec joie pour celui qui les a faites. » (Ba 3, 35). Concélébrant avec elles, je murmure cette prière : « ta fidélité est plus stable que les cieux. »
Sœur Bénédicte de la Croix
Je demeure dans les "chérissements" de Dieu selon ce beau mot d'André Chouraqui. J'entraîne avec moi la cohorte des mal-aimés.