Jésus devant Bartimée aveugle, il dit : Va, ta foi t'a sauvé (Mc 10,52). Jésus me dit : Va. Dieu qui met la main à ma délivrance. Il me détache de tout, même de lui. Je peux réellement aller n'importe où. Va, ta foi t'a sauvé : quelle liberté soudain et quelle responsabilité aussi. C'est un mouvement donné et c'est aussi un chemin offert, ouvert. Cet Évangile nous a conduits jusque-là : ce moment décisif et donné qui est de croire. Cet Évangile pourrait bien nous laisser… au seuil même de la Règle de Benoît (RB Prol.14-15) : « Qui donc est-il celui-là qui désire voir des jours heureux ?», n'est-il pas Bartimée, celui-là, « les yeux grands ouverts, attentif à la voix du Seigneur » ? Disciple au regard libéré, ses pas dans les pas de Jésus, il court au chemin de l'Évangile, empressé. « Frères bien-aimés, voici que dans sa bonté le Seigneur nous indique le chemin de vie (RB Prol.20) ».

Allons : en marche les cœurs purs (Mt 5,8).

Frère Christophe, moine-martyr de Tibhirine