A l'affût de la Parole

Beauté et bonté

3 avril 2022

Bergson dit : « L’état suprême de la beauté, c’est la grâce. Or, dans le mot grâce, on entend aussi la bonté. Car la bonté, c’est la générosité d’un principe de Vie qui se donne indéfiniment. » Oui, dans l’état suprême, bonté et beauté ne font qu’un. Si différence il y a entre les deux, elle résiderait en ceci. La beauté peut être pervertie et utilisée comme un instrument de tromperie ou de domination ; dans ce cas, est-elle encore belle ? C’est pourquoi la beauté a besoin de la bonté pour être le garant de son authenticité. La beauté, elle, permet à la bonté de dépasser la notion de devoir, elle irradie la bonté et la rend désirable. Désirable, voilà le mot qui nous ramène à notre propos initial. Vous vous rappelez, nous avons invoqué Confucius qui se plaignait de ce que les vertus ne soient pas aussi excitantes que le désir charnel. Or, nous l’avons bien vu, toute vraie bonté, qui est à la base de nos meilleures vertus, rayonne de beauté, puisque la bonté n’est autre que le respect foncier du merveilleux don de la Vie. De fait, il nous suffit de nous demander : y a-t-il un acte de bonté qui ne soit pas beau ? Et en français, pour le dire, n’use-t-on pas de la belle expression : faire un beau geste ? Eh bien ! au nom de la beauté du geste, notre désir vertueux peut rivaliser d’ardeur avec le désir charnel. Puissent certains arbres ou fleurs que nous chérissons quotidiennement parvenir à nous en persuader.

François Cheng

Aujourd'hui, je vais traquer les beaux geste...et tenter d'en poser comme Jésus dans l'évangile de ce dimanche...

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